Festival La Nouvelle Photographie – Édition 2023

Programme 2023
ConsulterVendredi 1 Septembre:
Ouverture de l’exposition du festival « La Nouvelle Photographie, 4ème édition »,
gratuit, Espace Roger-Broncy, 17h30, exposition visible jusqu’au 28 octobre
Samedi 9 Septembre:
Visite commentée de l’expo du festival « La Nouvelle Photographie » par Claudio Isgro, Broncy, 16h
Mercredi 13 Septembre:
Conférence de Christian Gattinoni : « Comment imaginer la danse et danser l’image ? »
dans le cadre du festival « La Nouvelle Photographie », gratuit, Espace Roger-Broncy, 18h
Mercredi 27 Septembre:
Conférence de Jacques Sierpinski : « Mémoire et territoire au début étaient la carte »
dans le cadre du festival « La Nouvelle Photographie », gratuit, Espace Roger-Broncy, 18h
Le mot de Claudio Isgro
Bienvenue à la quatrième édition du Festival « LA NOUVELLE PHOTOGRAPHIE » qui depuis sa création n’a jamais oublié le titre du livre de Raymond Carver « De quoi on parle quand on parle d’amour » que nous avons transformé en une question : « De quoi parle-t-on quand on parle de Photographie? »
Deux siècles se sont écoulés depuis son apparition dans nos vies et pour la plupart des personnes cette interrogation ne se pose pas.
En réalité c’est depuis de nombreuses années que nous créons et voyons plus d’images que de mots sans en connaitre la grammaire, la force, les pièges, son être Art. Photographie veut dire « écrire avec la lumière » et qui dit écrire veut dire lire. Et si nous étions les nouveaux analphabètes visuels avec des machines à écrire hyper-technologiques ? Utilisons-nous nos pensées ou est-ce un inconscient collectif qui guide notre doigt pour prendre une photo ? Nous exprimons-nous ou inondons-nous le monde d’images que nous confions à des Nuages Informatiques ? La photographie a changé plusieurs fois sa forme, d’une image unique sur un morceau de métal à une image multiple avec un corps de papier. Aujourd’hui, elle est composée de 0 et 1 mathématiques et se dissout après avoir été consommée. Tout change et ce n’est pas le problème, mais la connaissance et la conscience de nos actions restent toujours d’actualité. Reprenons la maîtrise de ce langage et utilisons la Photographie non comme un confort mais pour ce qu’elle a de subjectif, de transitoire, d’inexplicable, à la possibilité de se sentir vulnérable, à découvert.
Pour ceux pour qui la photographie est un souvenir, pour les curieux, pour les artistes, pour ceux qui sont de passage cette année vous en verrez de toutes les couleurs.
Hommage à Anne Montaut
Ses photographies d’une grande beauté et d’une force émotionnelle ont fait partie du patrimoine culturel de cette région et au-delà. Evénements culturels, débats et conférences seront toujours orphelins de sa présence active et militante. La photographie a occupé une place prioritaire dans sa vie. Dans la transition de la photographie argentique à la photographie numérique, elle est restée fermement liée à la première. Non par mémoire nostalgique ou vanité poétique, c’était une femme d’une grande intelligence et d’une grande lucidité pour se confondre dans cette vision mythique, mais parce qu’elle était photographe de laboratoire. Elle a consacré une grande partie de son temps à cette pièce éclairée de rouge pour attendre la Révélation de l’image, pour décider que le moment était le bon pour faire sauter cette feuille de papier sensible et sensuelle d’une bassine à l’autre. Un jeu d’équilibriste dont elle était passée maître. Elle pouvait rester dans le noir toute une journée pour n’en sortir qu’une seule bonne photo. Son absence nous rend encore incrédules et à chaque inauguration il semble impossible qu’Anne ne soit pas dans le public. Notre mémoire personnelle et notre admiration surpassent la qualité de l’artiste mais se souviennent de l’amie. Anne était une femme entière, opiniâtre, perfectionniste, parfois dure avec les autres autant qu’envers elle-même. Mais quand, comme dans la photographie, les gens se révélaient à elle comme des amis, sa présence, sa générosité, son soutien indéfectibles vous étaient acquis pour la vie et au-delà.

Collectif l'Essoreuse
La baie vitrée de l’Espace Broncy donne sur la rue, le quai, le chenal et le port en arrière-plan. C’est tout un précipité de la ville qui se joue dans ce cadre, un ballet de voitures, de passants, de badauds, de pêcheurs, de marins, le remorqueur qui tracte un cargo, les portiques… Le cadre de la baie est un écran de cinéma. A l’intérieur de l’Espace Broncy, ce qu’on voit du paysage portuaire et de ses acteurs en mouvement nous parviennent en version muette. Nous aimerions y apporter une dimension sonore, donner à écouter le paysage, ses ambiances, ses paroles.
En nous référant à Georges Pérec et sa « Tentative d’épuisement d’un lieu parisien », nous voulons traverser la baie vitrée avec nos micros et nos enregistreurs, pour aller chercher et collecter ambiances et paroles de ce paysage au plus près, au plus loin et sur les côtés en nous concentrant sur les mouvements, l’activité humaine (comme le remorqueur par exemple, les pêcheurs sur le quai) ou de l’environnement (le son des machines , des voitures, de l’eau, du vent, des oiseaux…). Nous serons en quête des atmosphères mais aussi des histoires portées par les paroles des personnages que nous rencontrerons dans ce cadre.
Grâce à cette collecte, nous tirerons un instantané sonore qui pourra être écouté lors du Festival LA NOUVELLE PHOTOGRAPHIE, à l’intérieur de l’Espace Broncy, face à la baie vitrée.

Filippo Zibordi
Mon travail se base sur la déconstruction des images pour créer des fragments et permettre l’isolement et la combination des sujets.
L’espace entre les fragments crée à la fois une séparation et une attirance.
Il n’y a pas de séquence narrative prédéfinie : le mouvement non linéaire du regard suit librement les espaces entre les fragments créant un dialogue ouvert et des raccords précaires et variables.

Si un jour...
Liis Lillo propose de confronter des lieux réels à des maquettes de lieux imaginaires pour travailler à la façon dont notre mémoire et notre imaginaire influent sur notre perception du réel. Elle dé-compose les images de divers paysages. Au départ, son idée était de recycler ces photographies tout en recyclant des souvenirs et des paysages. Il s’agit de souvenirs que nous pouvons porter avec soi à l’échelle d’une maquette. Ces maquettes sont entre une ré-alité géographique et une part d’imagination. L’idée est de réap-proprier les paysages pour créer un nouvel imaginaire en flouant les frontières entre le réel et la fiction. Il est donc question de fragmentation des images pour créer de nouvelles perceptions.

Laura Pannack
Reconnue pour son travail de portraitiste et de documentaire social, elle cherche à explorer la relation complexe entre la modèle et le photographe. Son travail a été largement exposé et publié dans le monde entier, notamment à la National Portrait Gallery, aux Chambres du Parlement, à Somerset House et au Royal Festival Hall de Londres… De nombreux projets se concentrent sur les jeunes et le temps. Elle fusionne sa passion pour la psychologie et la créativité et collabore souvent avec un éventail de praticiens. Elle croit en un processus bâti sur une expérience partagée. Laura vise à creuser sous la surface et à aller au-delà de ce que nous pensons voir. Elle est motivée par des projets auto-initiés dirigés par la recherche qui la poussent à grandir à la fois en tant qu’artiste et en tant qu’individu.